Développons les AMAP de l’électricité

Les AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) sont maintenant assez bien connues du grand public et très à la mode chez les bobos des villes.

Le principe est de financer à l’avance la production d’un fermier sur une saison.

Le consommateur reçoit régulièrement (une fois par semaine) un panier garnis de la production du moment. Si la récolte a été bonne, il faudra s’organiser pour stocker le surplus en faisant des bocaux, des confiture, etc. Si la récolte a été très mauvaise, le consommateur devra se résoudre à acheter des produits ailleurs sur le marché ou faire un régime 😉

De cette manière, le consommateur est réellement impliqué dans la production de nourriture, il comprend mieux la problématique de production, et adapte ses repas en fonction des saisons.

La plupart des dispositifs de production d’électricité renouvelable possèdent les caractéristiques suivantes :

  • Des frais de maintenances fixe: le coût de maintenance du dispositif est quasiment le même dans le temps quelle que soit la production.
  • Une production variable qui ne dépend pas du travail fourni. S’il y a du vent, une éolienne fourni de l’électricité, s’il n’y a pas de vent, elle n’en fournie pas. De même que les panneaux solaire avec l’électricité.
  • Une consommation en ressources naturelles qui ne dépend pas de sa production d’électricité, contrairement aux autres centrales électriques.

Qu’est-ce qui nous empêcherait alors d’imaginer un système où le consommateur s’abonne à une éolienne, un panneau solaire ou à un bouquet de panneaux solaire/éolienne. On peut aussi voir la problématique dans l’autre sens, une éolienne possède un certain nombre d’abonnés, idem pour un panneau solaire. Le consommateur paye un prix fixe par mois pour recevoir la production électrique de ces dispositifs. Toute l’électricité produite par les éoliennes/les panneaux solaire est donc «comprise dans le forfait». Si la production est insuffisante le surplus de consommation électrique est acheté sur le marché.

De cette manière, le consommateur a tout intérêt à limiter fortement sa consommation quand le vent tombe ou quand le ciel est couvert. Il doit également s’organiser pour consommer toute la production quand «ça produit». Une démocratisation de ce système permettrait de voir apparaître sur le marché tout un tas d’appareils électriques «intelligents» qui se déclencheraient en fonction de la production électrique du moment : chauffe eau, congélateur, box internet sur batterie, machine à laver à déclenchement retardée, …

Le consommateur a donc tout intérêt à «consommer renouvelable» s’il ne veut pas voir sa facture électrique exploser avec une consommation «hors forfait» acheté au prix fort sur le marché.

Cette organisation de la consommation électrique permettrait de gommer (partiellement ? Totalement ?) le gros défaut des énergies renouvelables : l’intermittence. Cette intermittence conduit aujourd’hui les producteurs d’électricités à compenser avec des centrales électriques polluantes à gaz ou à charbon (et même localement avec du diesel !). Bien sûr, on peut aussi compenser avec de l’hydro-électricité quand la géographie du pays le permet, mais c’est en général insuffisant (la Norvège le fait), dans le cas de la France, les ordre de grandeurs n’y sont pas du tout.

Comment ça peut marcher

Il n’existe aucun verrous technologique à cette idée, grâce à internet, il est tout à fait possible pour un opérateur électrique de superviser en temps réel la production de ses «centrales» sur un serveur informatique. L’abonné, au moyen d’un compteur «intelligent» de type «box internet» peut connaître en temps réel la production des «centrales» dont il est abonné, et l’opérateur connaît en temps réel la consommation de l’abonné.

En adaptant les installations électrique chez le consommateur, il est possible de faire communiquer différents appareil électrique avec la «box» pour qu’il puisse se déclencher en fonction de la production.

Bien sûr, pour qu’un tel système puisse réellement se démocratiser. Il est nécessaire de développer des protocoles de communication ouvert, de manière à ce que n’importe quel marque d’appareil électrique puissent communiquer avec la «box».

Quels sont les freins

Les tarifs de rachats des ERN sont trop élevés

Actuellement le rachat d’électricité renouvelable par EDF est fixé à un prix très élevé. Un producteur d’électricité renouvelable a tout intérêt à continuer de revendre cette électricité à EDF plutôt que de rentrer dans de tels systèmes.

La domotique n’est pas ouverte

Cela fait des dizaines d’années qu’on nous promet le développement de la «maison» intelligente, où tout peut être piloté automatiquement. Store électrique, chauffage, chauffe eau, portail, … le tout piloté par un ordinateur et déclenchable à distance. Mais rien ne vient, car les constructeurs d’appareil électrique ne sont pas capable de développer un vrai protocole ouvert permettant de faire communiquer tout ces appareils. Du coup chaque constructeur développe sont propre protocole fermé dans son coin, et les appareils de différentes marque ne peuvent discuter ensemble dans un même réseaux.

Big Brother

Pour établir une facture précise, l’opérateur de distribution d’électricité a besoin de d’enregistrer les données de consommation électrique en temps réel. Ainsi, en analysant cette base de données il peut établir quelle électricité consommée provenait de ses centrales renouvelable ou du marché. Mais en consultant cette base de données, l’opérateur peut aussi tout connaître des habitudes du foyer: à quelle heure les gens se lève, partent au travail, rentre du travail, s’ils sortent le soir, à quelle heure ils se couchent, … Bref cela peut rapidement se transformer en un terrifiant outil d’espionnage de l’habitude des gens.

C’est pas nouveau !

Je n’ai encore trouvé sur le net de tels système d’abonnement à une «centrale»
électrique renouvelable. Par contre on trouve des élément ressemblant à ce concept:

  • Smart Grid: l’idée exposée dans ce billet est en fait une déclinaison du concept de «smart grid» qui consiste à utiliser des réseaux informatiques pour optimiser la production et la consommation électrique
  • Voltalis: cette sociétés propose d’installer un boitier qui permet de couper la consommation de gros appareil électrique de la maison et elle revend cette économie à RTE pour alléger le réseaux.

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